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Bernard l’hermite

Nous les franciliens, nous sommes comme des Bernard l’hermite. Sur notre gros rocher parisien, nous nous entassons comme des coquillages. Et lorsque nous déménageons, nous nous installons dans la coquille d’un autre, et prenons notre place. Nous ne nous déplaçons pas avec notre propre coquille, comme les gens du voyage avec leurs caravanes. Nous occupons une coquille vidée, qui a appartenu à quelqu’un d’autre, et que nous nous approprions, pour un temps, en attendant de la libérer pour le bernard l’hermite suivant.

Quel étrange phénomène !

Et pourtant si nous laissions à l’abandon chaque coquille sans se la réapproprier, nous aurions un cimetière de coquillages qui s’épendrait de plus en plus depuis l’épicentre.

Alors d’une certaine manière, ce recyclage est écologique !

Et alors lorsqu’on se glisse dans la peau d’un autre, est-ce qu’on en prend ses habitudes ? Est-ce qu’on se faufile un peu plus dans son quotidien, ses habitudes ? On répète les mêmes trajets, de la chambre à la cuisine, au salon. On passe la clef dans la même serrure, on regarde la même vue. Est-ce que la coquille finit par influencer le bernard ?

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