On a beau être des supers woman, ne cherchez pas à tout porter vous-même. Demandez de l’aide, déléguez, faites en sorte de responsabiliser les gens autour de vous pour ne pas les porter à bout de bras et jouer le rôle de mère pour tout le monde. Focalisez-vous sur ce pour quoi vous êtes douée, et déléguez le reste.
Comme m’a dit la sage-femme au moment de l’accouchement, « ce n’est pas parce que vous allez tenir une heure de plus sans péridurale que vous allez gagner une médaille ». Dans la vie c’est pareil, ce n’est pas parce que vous allez tout endurer que vous en serez récompensée, surtout s’il existe des moyens de vous soulager. Utilisez-les sans culpabilité !
Etes-vous prête à souffrir pour pouvoir dire dans un diner mondain, « je l’ai fait » ? Et quoi … ? Une minute après on passera à une autre conversation. Par orgueil, pour être admirée, vous seriez prête à vous essouffler alors qu’un autre chemin se présente à vous, avec moins de souffrance ? On a trop dit aux femmes « vous enfanterez dans la douleur », et on dirait qu’elles ont compris « vous vivrez dans la douleur ».
Que fait un homme après le travail ? Il se repose. Pourquoi les femmes n’y arrivent-elles pas si souvent ? Nous le méritons pourtant tout autant. Mais nous voyons toutes ces petites choses à faire et on ne peut s’empêcher de tout accomplir, avant de se détendre. Notre bien-être passe après tout le reste, même si personne ne nous l’impose.
Jadis la femme devait être disponible pour son mari et ses enfants. Maintenant elle doit l’être dans le travail également. La liste des tâches est donc longue avant d’arriver au repos, sachant que le temps disponible pour chaque activité a été fortement réduit par la multiplicité des occupations. Et on continue de vouloir tout faire comme avant, gérer la maison pour qu’elle soit propre, avec pour seul modèle nos mères au foyer, avoir des enfants bien éduqués tout en devant les laisser plus de 10 h par jour à une nounou, être femme aimante et sexy, toujours jeune et apprêtée pour son mari, selon les codes véhiculés par les médias, … et en plus de tout cela, nous souhaitons être ultra performantes dans notre travail, pour prouver aux hommes que nous aussi nous en sommes capables. Et bien-sûr il faut continuer d’être « cool », de sortir avec ses amies, voir des expos, connaître le dernier film au cinéma et voyager à chaque vacances scolaires. Nous cumulons avec tous ces rôles plusieurs jobs en même temps.
Voilà, grâce au féminisme, nous avons acquis de nouveaux droits, mais tout en conservant une culture bien ancrée dans notre mémoire génétique qui n’a pas encore évolué aussi vite que ces changements, ce qui a pour conséquences de créer des femmes à bout de souffle, courant après le temps, pleines de culpabilités, n’étant jamais assez bonnes mères puisqu’absentes, jamais d’assez bonnes employées puisqu’il faut partir chercher les enfants à l’école, jamais d’assez bonnes amantes puisque la quantité d’énergie et de sommeil nécessaire n’est jamais au rdv, jamais d’assez bonnes amies puisqu’il n’y a qu’un samedi de libre le mois prochain pour se rencontrer,… et jamais d’assez bonnes petites filles pour avoir le temps de faire la route jusqu’au village reculé de la grand-mère.
Alors plutôt que de crier haut et fort j’ai tout réussi toute seule, appuyions-nous sur notre réseau, notre entourage, notre groupe, famille, amis, collègues, … !