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L’intuition

Nous sommes des êtres grégaires, et pour notre sécurité nous avons appris à nous fondre dans le groupe, à suivre les directives imposées par lui. Cela est d’ailleurs souvent plus facile, et nous économise l’énergie de penser.

Mais parfois on nous lâche tout à coup dans le grand bain des décisions, en nous demandant, et toi qu’est-ce que tu veux ?

Sauf qu’on ne nous a jamais appris à nous écouter.

Combien de lycéens perdus dans le labyrinthe de l’orientation professionnelle ? Combien de célibataires perdus dans la toile ?

Nous avons pourtant été dotés d’une fabuleuse boussole intérieure, qui peut nous guider dans la bonne direction à tout moment.

Certains parleront d’âme, d’autres d’esprits, de petite voix intérieure, peu importe le nom que vous lui donnez. Cette intuition est peut-être tout simplement la somme des informations que votre cerveau a glanées ici et là et enregistré de façon méthodique sans qu’il apporte ces données à votre conscience. Car il y a déjà tellement d’informations à traiter qu’on ne pourrait pas tout analyser en temps et en heure. Pourtant ces messages reçus sont peut-être stockés quelque part dans l’inconscient, et notre merveilleuse machine à calculer qu’est notre cerveau arrive à ressortir la bonne information au bon moment, et elle arrive même à la synthétiser en une décision qui nous semble juste. Nous n’arrivons pas à l’expliquer de façon rationnelle. Parfois même la raison va contre notre intuition. Et pourtant la raison n’a pas toutes les données, alors que l’intuition semble les avoir.

Combien de fois me suis-je dis « non, cette intuition n’a pas de sens, je vais suivre ma raison », pour ensuite me rendre compte d’un élément plus tard que je n’avais pas pris en compte et qui justifiait ma première intuition. Combien de fois ne me suis-je pas dis, « j’aurais dû m’écouter » !

Finalement peu importe le fonctionnement de l’intuition, il n’y a pas besoin de décrire son mécanisme ou de la comprendre pour simplement se rendre compte par l’expérience qu’elle marche. Pourquoi attendre une validation scientifique pour utiliser une théorie qui marche ? Mettre des mots dessus la rendra-t-elle plus efficace ? Connaissons-nous mieux le pinguin depuis que nous l’avons appelé pinguin ?

En cela j’ai vu les limites de la science, qui je pensais m’apporterait la compréhension du monde. Or je n’ai appris qu’à nommer et décrire les choses. Je connaissais tous les noms latins, je les rangeais dans des classements, mais je n’ai rien compris à l’essence de la Nature et du Monde qui nous entoure.

L’art a quant à lui apporté des réponses, ou du moins des ressentis, des points de vue, des sentiments qui collaient plus à la réalité de notre expérimentation du monde finalement.

Il crée des ponts entre les ressentis des gens, mais ce n’est qu’un amas de points de vue, plus ou moins partagés.

La sociologie, la psychologie m’ont permis de comprendre la façon dont tous ces points de vue étaient créés. Ils ont mis en évidence les spectres à travers lesquels se formaient les réalités de chacun.

Mais finalement comprendre ne suffit pas à vivre.

La meilleure façon de comprendre le monde est de s’y plonger, d’expérimenter, d’en faire partie, de le vivre intensément au plus profond de soi, en interaction avec ce qui nous entoure. Finalement peu importe de le conceptualiser. Cela peut aider c’est sûr, mais ce n’est pas suffisant.

Et suivre ses intuitions est une bonne façon de traverser cette vie, ce monde. Cela nous mène à des surprises, nous donne confiance, nous pousse à vivre des choses.

C’est ainsi une posture que nous adoptons face à la vie : être attentif à ce qui nous entoure et à soi (ses sentiments, son état). Être curieux et ouvert aux imprévus, aux beautés de ce monde.

L’intuition fait la synthèse du monde scientifique (avec ses données physiques et ses lois naturelles), du monde artistique (avec son attraction par la beauté, forme de justesse, d’attirance vers ce qui nous convient), du monde psychologique et sociologique (avec le fait de prendre en compte ses sentiments et ceux des autres), pour enfin faire naître une idée, une envie, un élan à la croisée de tous ces chemins.

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