Il y a cette fameuse image, histoire que l’on raconte : si l’on place une grenouille dans un bol d’eau bouillante, elle va tout de suite chercher à en sortir. Mais si on la met dans de l’eau tiède, et qu’on augmente la température petit à petit, degré par degré, elle ne bougera pas, même quand l’eau commencera à bouillir.
Je crois que la plupart des franciliens sont comme cette grenouille. Il est temps de la sortir du bol !
J’invite chacun à prendre du recul, à aller voir ailleurs sur cette planète comment ça se passe, à retourner la carte de notre quotidien pour changer de perspective. Simplement dézoomer, regarder sa vie avec un œil nouveau.
Je crois aussi que certaines grenouilles se rendent compte qu’elles souffrent, mais sous la douleur impossible d’avoir les idées claires, de prendre les bonnes décisions.
On s’en rend compte dans les moments de maladie, où toute notre attention est concentrée sur la partie du corps qui fait souffrir. Dans ces moments, difficile de prendre du recul, d’avoir une vision, de penser à long terme. On espère juste que la douleur s’estompe. On tient jusqu’au prochain Doliprane.
Les gens ont cet esprit fataliste, cette complaisance dans la râlerie, tout en continuant de faire les mêmes actions qui alimentent le système qui les bouffe. Car on croit que l’on ne peut rien y faire, que c’est comme ça, qu’on est trop petit ou impuissant pour changer quoi que ce soit.
Sauf qu’avant de changer le monde, pensez déjà à changer votre monde !
Sauvez votre peau de grenouille, et peut-être qu’après vous pourrez changer les choses, inspirer vos congénères, organiser quelque chose ensemble. Comme dans l’avion, il faut d’abord se mettre le masque à oxygène sur son propre visage pour pouvoir ensuite aider plus d’autres personnes, y compris les enfants sous notre responsabilité.
Le médecin malade ne peut pas soigner ses semblables s’il ne se soigne pas d’abord.
Alors comment se sortir de l’eau bouillante ?
Déjà je pense qu’il faut se rendre compte que l’eau boue, et l’accepter. Prendre cette donnée comme une réalité, ne pas se voiler la face, ne pas se trouver des excuses pour tenir malgré tout. A quoi est-ce que l’on tient exactement, d’ailleurs ?
Ensuite, il y a des évènements violents qui peuvent arriver et nous forcer malgré nous à tomber du bocal : une maladie grave, un accident, un décès, un licenciement, … ces claques du destin sont venues nous réveiller.
Mais sommes-nous obligés de passer par là ? Devons-nous attendre ce genre de rappel à l’ordre ?
Souvent ce qui nous freine, ce n’est pas l’envie de découverte, d’exploration, d’autre chose. Tout cela est plutôt enthousiasmant.
Ce qui nous freine c’est la peur de perdre. La peur de perdre ce que l’on a. Nos illusions peut-être aussi. Notre confort. Notre pseudo-sécurité. Nos habitudes. Notre quotidien auquel nous nous sommes habitués, et qui nous rassure parce qu’il est de l’ordre du connu. Donc notre cerveau peut fonctionner en pilote automatique, pas besoin d’être présent, conscient, de réfléchir. Pas besoin d’utiliser de l’énergie pour cela. Et le corps, dès qu’il peut, fera en sorte de faire des économies d’énergies !
Et comme le dit le professeur Sergey Vyacheslavovich Savelyev , en moyenne, un cerveau humain n’a que 4h de réflexion par jour. Ce n’est pas tant que ça ! Et il lui faudra le double de repos pour récupérer.
Et donc oui, pour changer, il va falloir être conscient, vigilant, prendre des décisions, et donc réfléchir. Et pour cela le carburant de l’Amour est bien plus efficace que celui de la Peur.
Quoi que …
La peur est si forte !