Dans cette phrase, nous avons deux notions : l’idée qu’il faut du courage, et donc affronter une certaine adversité, pour malgré tout, faire émerger ce que l’on souhaite. Et aussi la question qui se cache derrière ces mots : être soi. Qu’est-ce que cela veut dire exactement ? Il s’agit d’être et non de faire. Il s’agit d’incarner, d’exister, en tant que soi. On ne dit pas faire soi.
Et ce « soi », qu’est-ce que c’est exactement ? Avant d’avoir le courage d’être soi, encore faut-il savoir ce qu’est ce « soi » ? Qui sommes-nous exactement ? Qu’est-ce qui le définit ? Nos aspirations, nos envies, nos sentiments ? Dans ce cas ceux-ci peuvent être très fluctuants, donc avoir le courage d’être soi, c’est en permanence s’ajuster à ces changements internes. Et dans ce cas, qu’est-ce qui fait que je suis toujours moi au fil des années ? En effet, nos cellules vivent, se reproduisent, meurent. Je ne suis donc pas constitué des mêmes cellules qu’il y a quelques moi. Ou quelques mois, lapsus révélateur. Toute la matière dont je suis constitué n’est plus la même. Alors qu’est-ce qui perdure ? L’information génétique ? Un certain mécanisme qui fait que j’ai toujours besoin de me nourrir, de dormir, etc ?
Même mon apparence change au fil de la vieillesse qui vient creuser ses rides comme les traces du temps sur le tronc d’un arbre. Et pourtant, je me définis toujours avec le même prénom. Alors que je ne ressemble en rien à l’enfant de quelques centimètres de hauts que j’étais. Mes idées ont changé, mes capacités aussi, mes besoins, mes envies également.
Est-ce que ce « soi », ce serait le fil rouge de ma vie, cette fameuse ligne de vie, qui s’élance entre la naissance et la mort pour que je joue à l’équilibriste pendant ce temps de vie en essayant de trouver mon fameux équilibre, sur cette petite partie si fine qu’est le moi qui reste le même du début à la fin ? Et d’ailleurs, est-ce que ce fil n’est tendu qu’entre ma naissance et ma mort ou vient-il de plus loin et s’étend-t-il au-delà ? Est-ce cela que l’on appelle « âme » ?