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Arrêter d’accepter l’inacceptable

Je viens de voir une vidéo sur Instagram où l’on voit les parisiens s’entasser dans une rame de RER, en essayant même de faire rentrer une poussette.

Je ressens une grande colère monter en moi, cela m’énerve tellement !

Que veut dire cette colère ?

Je me demande à quel moment les gens vont se rendre compte qu’il faut arrêter ce manège ?

Cette vidéo a été filmée en temps de grève, mais pour l’avoir vécu, je sais que c’est le quotidien de nombreux franciliens, et cela n’a rien à voir avec la grève. Ceux qui font grève essayent de défendre des droits sociaux auxquels ils sont attachés, et qu’on soit d’accord ou non, c’est un droit.

Par contre se mettre soi-même volontairement dans une situation telle que décrite ici au quotidien … c’est complètement absurde !

Sauf que nous sommes plongés dans nos habitudes, et nous ne voyons même plus la stupidité de nos actes.

Je connais les phrases que l’on va me rétorquer, car moi-même je les ai utilisées pendant longtemps : « Mais si je ne monte pas dans ce train, je vais être en retard au travail ! » « Et si je suis en retard au travail, je risque de perdre mon job » « Si je suis en retard au travail, je risque de ne pas pouvoir finir à l’heure pour aller chercher mes enfants à l’école » « Il faut bien que j’ailles travailler, j’ai un loyer à payer ». Toutes ces excuses nous permettent de rester dans notre position de victime qui nous permet de ne pas faire face à la réalité. Cette réalité qui nous pousserait à agir. Et agir dans un sens qui pourrait bouleverser notre quotidien, aussi terrible soit-il, et ça notre cerveau ne veut pas.

Un peu de courage pardi !

Respectez-vous un minimum !

Mais je sais combien les conditionnements et la peur sont forts pour nous empêcher de bouger … de renoncer … de refuser … C’est un grand travail sur soi qu’il faut entamer de toute urgence ! Car cela prend du temps, alors autant commencer dès maintenant.

Si la majorité de la population arrêtait d’accepter l’inacceptable, il ne serait plus possible d’arriver à une telle situation. Si nous arrêtions de nous laisser dominer, personne ne pourrait jouer au dominant.

Mais nous avons appris à pousser un peu plus loin les limites de notre inacceptable. Cette situation, la plupart des gens la tolèrent. Ils râlent peut-être, mais ils la tolèrent puisqu’ils ne changent rien dans leur vie en rapport avec cette situation.

On nous a fait croire, à coup de peur, de comparaison, que nous avions déjà bien de la chance d’avoir un travail pendant que d’autres étaient dans la misère. Et pour ne pas nous-même tomber dans le besoin, nous devons accepter tout ce qui nous permet de conserver ce travail, ici. Tout.

Alors quand on sait la difficulté de vivre en région parisienne avec un SMIC par mois, on se demande pourquoi ne pas aller gagner ce SMIC ailleurs, en province, où il sera possible à certains endroits d’avoir un logement décent et un meilleur pouvoir d’achat avec ce même revenu. D’autres choisiront même de partir à l’étranger. Qui sait, peut-être qu’après une hémorragie de travailleurs les entreprises de la grande capitale chercheront à améliorer les conditions de leurs employés ? La pression du logement sera moins forte et il sera possible de se loger plus proche de son travail ? Le télétravail sera généralisé et les routes franciliennes désengorgées ? Les loyers des locaux professionnels seront peut-être moins élevés et les petites entreprises seront moins en flux tendu et ne s’affoleront pas s’il manque quelques jours non travaillés dans l’année ?

Bien-sûr tout ceci est bien plus complexe que cela, et la seule baisse de la densité de population agglomérée en un même endroit n’est pas le seul facteur de cette situation.

Mais ce qui m’intéresse avant tout dans cet état des lieux, et surtout ce qui me sidère, c’est la propension des gens à accepter une telle situation, qui à n’en point douter est plus qu’inconfortable. Quelles sont les valeurs qui les portent qui permettent de supporter cet inconfort ? Est-ce que ce sont des valeurs qui les portent ou bien des peurs ?

Si on veut que le monde change, s’améliore, devienne plus juste, plus confortable, plus équitable, il va falloir sérieusement s’atteler à regarder ses peurs en face, à démonter nos conditionnements qui nous maintiennent dans cet état de frayeur permanente, et choisir enfin en toute conscience quel chemin nous voulons emprunter vraiment, pour nous, pour nos proches, pour la société dans laquelle nous vivons.

Je ne juge pas, je sais que cela n’est pas aisé, je l’écris en connaissance de cause, et c’est sûrement pour cela que ça me déclenche autant. C’était moi dans cette rame de RER il y a quelques temps. C’était moi, pleine de peurs de sortir du troupeau. Et pourtant c’était moi aussi, avec ma dissonance cognitive, mes combats intérieurs, entre les valeurs auxquelles j’aspirais et la réalité dans laquelle je vivais. C’était moi, avec cette incapacité d’agir, de me sortir de là. J’avais déjà bien de la chance. Je ne méritais pas mieux. En faisant cela je ne me respectais pas. Comment pouvez-vous respecter les autres si vous ne vous respectez pas vous-même ? Comment pouvez-vous protéger vos enfants si vous ne savez pas vous protéger vous-même ?

Ç’aurait pu être moi, aujourd’hui, dans ce train. Je suis passée de peu à côté de cela. Je l’ai échappée belle comme on dit.

Commencez, vous aussi, à faire une belle échappée de vos peurs !

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